Service de presse
Les amateurs avisés savent qu'il y a quelques librairies de seconde main bruxelloises qui reçoivent chaque vendredi après-midi, et parfois par caisses entières, les rebuts du service de presse. Voilà donc que débarquent des livres à peine voire pas du tout ouverts, et encore moins lus. Voilà peut-être aussi comment certains journalistes arrondissent leurs fins de mois. Voilà enfin comment il est possible de trouver un livre tout juste sorti ou même pas encore chez les libraires à un prix défiant toute concurrence.
Il serait malvenu de critiquer cette pratique qui m'a permis d'acquérir plus d'un roman tout en faisant d'énormes économies. Je trouve cependant que certaines personnes manquent vraiment de délicatesse. Ainsi, ce matin même, je suis tombé sur "Le dernier monde" de Céline Minard. Visiblement, l'exemplaire n'a même pas été lu et il est d'ailleurs toujours orné de son bandeau. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, une fois rentré chez moi, qu'il s'agissait en fait d'un exemplaire signé par l'auteur et dédicacé à un certain M.B., chroniqueur bien connu, présent dans la presse écrite et à la radio. Lorsque que Minard rendait ce "cordial hommage", gageons qu'elle ne savait pas quel sort l'attendait.