25 années de littérature hispanique

La revue colombienne Semana a publié une liste des 100 meilleurs romans de langue espagnole des 25 dernières années. Le jury était composé de 81 critiques, éditeurs et écrivains, dont on ne nous donne malheureusement pas le détail. Cet « top » vient confirmer, en ce qui concerne la littérature sud-américaine, ce que des auteurs comme Eloy Urroz et Rodrigo Fresán disent depuis un petit temps : il y a le boom, un trou énorme, Bolaño et puis enfin une nouvelle génération. De fait, la première place revient à Gabriel García Márquez pour « El amor en los tiempos del cólera » et la deuxième à la fantastique « Fiesta del chivo » de Mario Vargas Llosa, soit aux deux monstres sacrés survivants de cette génération qui commença à publier à la fin des années ’50. Mais le véritable « vainqueur » -si tant est qu’on puisse utiliser ce type de vocabulaire ici- est indubitablement Roberto Bolaño, qui place « Los detectives salvajes » sur le podium, « 2666 » juste en embuscade et « Estrella distante » en 14eme position. Mieux : si la liste avait été une d’écrivains et non pas de livres, c’est lui qui, au nombre de voix, viendrait largement en tête. Le premier espagnol est Javier Marías pour « Corazón tan blanco » en sixième position, juste devant Enrique Vila-Matas et son « Bartleby y compañia » (pourtant pas son meilleur : je préfère « El viaje vertical » ou « El mal de Montano »).

 

8 commentaires:

  1. Anonyme said,

    Content pour Marías - son plus beau livre avec le Roman d'Oxford. Bartleby n'est pas non plus mon Vila-Matas préféré (le projet en est plus intéressant que l'exécution, ce qui répond ironiquement au thème du livre).

    on 10:10 PM


  2. C'est souvent une impression que j'ai avec Vila-Matas: il a des idées assez géniales qui ne sont pas toujours menées à bon port. C'est effectivement le cas pour "Bartleby...". Par contre, je trouve "Le voyage vertical" original et superbement composé. Et puis Vila-Matas c'est aussi un très beau défricheur, découvreur de talents et, ça ne gâche rien, un chroniqueur hilarant.

    on 10:24 PM


  3. Anonyme said,

    Quelques remarques qui me viennent à l'esprit en lisant cette liste. D'abord que des pays sont sur-représentés, d'autres presque absents. Ensuite que les lecteurs et les membres de ce jury ne lisent pas toujours (et ne peuvent pas lire) ce qui s'écrit dans les pays voisins. Ce qui explique l'absence de certaines oeuvres qui n'ont pratiquement pas été lues hors de leur pays, par ex : "Historias de la marcha a pie" de Victoria de Stefano (finaliste avec Bolaño du prix Romulo Gallegos), l'extraordinaire "Porque parece mentira la verdad nunca se sabe" de Daniel Sada, (tout de même accessible en Espagne) qui attend son Claro hispaniste.

    on 5:40 PM


  4. Anonyme said,

    Pour ceux que ça intéresse et qui lisent la langue, dans nacionapache.com.ar, le récit complet qui donne son titre au recueil, "El secreto del mal", de Roberto Bolaño à la date du 29 mars.

    on 6:51 PM


  5. Merci pour ces suggestions de lecture. J'ai voulu acheter le Sada hier à Madrid, mais la seule copie était dans un état tellement pitoyable que ce sera pour une autre fois. Trois récits de Bolaño étaient aussi dans "El cultural" du Mundo il y a deux semaines, je ne pense pas que ce sout disponible en ligne.

    on 7:15 PM


  6. Anonyme said,

    Les éditions Candaya viennent de publier un volume qui réunit des articles sur Vila Matas : http://www.candaya.com/vilamatasportatil.htm
    Les éditeurs de Candaya ont un site consacré à la littérature latinoaméricaine, sololiteratura.com, qui est bien fait, je ne sais pas si cela a déjà été mentionné.

    on 6:22 PM


  7. Je pense avoir lu quelque chose sur ce volume il y a deux ou trois semaines, quand j'étais en Espagne. Je connais http://sololiteratura.com/php/ mais n'en avais jamais parlé ici, merci pour le rappel.

    on 3:53 PM


  8. Pierrot said,

    Pour information à l'attention de tous et plus particulièrement de l'anonyme qui fait référence à l'extraordinaire "Porque parce mentira la verdad nunca se sabe" de Daniel Sada, ce grand roman sera oublié en janvier 2009 par les éditions Passage du Nord-Ouest sous le titre "L'Odyssée barbare" et le Claro hispaniste n'est autre que Claude Fell.

    on 1:44 PM


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