De Vollmann à l'imprudent Bashung


Je me suis levé à huit heures ce matin, et je suis allé faire une promenade d’une heure histoire de me réveiller, m’ouvrir l’appétit, faire de l’exercice et me préparer à écrire quelques mots sur le livre qui est sans doute déjà celui de l’année. La première demi-heure je l’ai passée à écouter le podcast du Bookworm de la semaine dernière : Michael Silverblatt recevait William T. Vollmann pour discuter de son dernier ouvrage de non-fiction « Riding toward everywhere », un livre où tel un faux-bo il s’embarque sur les trains de marchandise, revivant cette expérience mythique de l’Amérique. Je ne lirai pas le livre avant des semaines, mais cet entretien m’a donné sacrément envie de m’y mettre. Il faut entendre Silverblatt parler du style de Vollmann là-dedans, qu’il dit radicalement différent de celui auquel on est habitué et Vollmann lui-même expliquer en quoi son sujet lui permet de récupérer ce qui fait vraiment l’Amérique et voir ce qui a été perdu à une époque qui légitime expériences néocoloniales et tortures. J’ai aussi souri à la remarque anodine qu’il a faite quant au malheur pour le mode de vie hobo qu’était l’apparition des registres de sécurité sociale : raisonnement inimaginable chez nous. Bref, c’est à écouter – et je dirais même que s’abonner aux podcasts de Bookworm est une riche idée…

A part ça, comme pas mal de monde je crois, j’écoute le dernier Bashung. Je suis relativement déçu. Quelle idée d’avoir été chercher un mec de Louise Attaque pour produire et composer la majorité de l’album ! Mauvais jeux de mots, mélodies assez proches de l’expérience boy-scout au coin du feu, les plus mauvais moments font penser aux meilleurs de l’ex-groupe du mec. Résident de la république, single tant vanté, m’embarrasse franchement tant les boucles omniprésentes sont minables : déjà vieillottes il y a dix ans. Le seul vrai bon morceau de ce Roussel, c’est Le secret des banquises. Heureusement donc que quelques compositions de Gérard Manset redressent la barre – dont la superbe reprise de son Il voyage en solitaire. Et puis Marc Ribot est sous-utilisé. Pour le moment, je préfère – et de loin – le crépusculaire L’imprudence d’il y a six ans, que je vais m’écouter de ce pas.

Demain ou mardi, « 2666 ».

(C'est la note numéro 300 de TR)

 

4 commentaires:

  1. Anonyme said,

    Ah, Bolaño. Je ne comprend pas la fascination du “New York Times” avec “Los detectives salvajes.” Je l’ai trouvé une pastiche de conte, notes sur les personages, et un type d’epilogue. C’etait pour moi comme manger un plat de ris froid et dure. Blah!

    on 4:52 PM


  2. Ah, Gonzalo, what can I tell you? I loved the book, I love Bolaño.

    on 6:10 PM


  3. Anonyme said,

    Fausto -- Je m'excuse: Je vouloir écrire "riz," pas "ris," une faute qui me fait rire. (Although “Le plat de ris” would have made a good subject for Magritte, don’t you think?) I defer to your better judgment of Bolaño and will try again with “2666.”

    on 1:16 PM


  4. Anonyme said,

    fausto doit savoir à quel point garth est distant de louise et consort; pourtant, il ne retrouve VMT PAS de point/accroche/rime permettant cette comparaison.

    Bleu pétrole est avant un grand album de chanson française, ce que l'imprudence - un de mes albums préférés de tous les temps, et oui - n'était pas.

    hum.

    on 7:08 PM


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