Nouvelles du Pynch
Il est enfin entre mes mains ! Il va falloir du temps pour en arriver à bout, mais jusqu’ici c’est un vrai plaisir. Ah, retrouver la prose de Pynchon !
Juste une petite remarque en passant. Les premières pages de « Against the day » se déroulent à Chicago, ville d’où vient Augie March, le célèbre personnage de Saul Bellow. La première ligne de cette œuvre est rentrée dans l’histoire littéraire – il faut dire qu’elle est superbe :
“I am an American, Chicago born—Chicago, that somber city—and go at things as I have taught myself, free-style, and will make the record in my own way: first to knock, first admitted; sometimes an innocent knock, sometimes a not so innocent. But a man’s character is his fate…”
Chicago, that somber city. Ou comment décrire une ville en un seul mot. Un mot parfait dans une phrase parfaite.
A la page 41 de « Against the Day », Pynchon décrit
“Out the window in the distance, contradicting the prairie, a mirage of downtown Chicago ascended to a kind of lurid acropolis, its light as if from nightly immolation warped to the red end of the spectrum, smoldering as if always just about to explode into open flames.”
C’est du Pynchon au sommet de sa forme, c’est aussi le genre de passage que détestent ceux qui ne l’aiment pas. Le mot de Bellow est plus puissant, mais la phrase de Pynchon est infiniment plus belle. Lurid, somber, deux mots qui semblent s’opposer, mais qui décrivent la même réalité. J’adore le Pynch’ quand il permet au cortex de trouver des connexions de ce type. Encore, encore ! J’en demande encore plus !