Bozar Rock
Mercredi passé, jour pluvieux qui se prêtait bien à ce genre d’activité, je suis allé aux palais des beaux-arts pour zieuter l’expo It’s not only rock’n’roll, baby mis en place par Jérôme Sans, l’ancien directeur du palais de Tokyo à Paris, actuellement en charge du Centre for contemporary Art de Pékin. Il s’agit de mettre en évidence les liens entre le monde de l’art et les musiciens rock, dont beaucoup sont en effet issus d’écoles artistiques.
Comme je m’y attendais, le tout est assez inégal, allant du discret au pas mal en passant par l’infâme. Dans ce dernier domaine, la palme revient d’ailleurs aux trois croûtes du local de l’étape, Bent van Looy des pitoyables Das Poop. Yoko Ono aura réussi la gageure de passer inaperçue : c’est elle qui décore le hall d’entrée et je ne me suis rendu compte qu’en sortant qu’il s’agissait d’une parti de l’expo et trois heures après la fin de la visite qu’il ne s’agissait pas de bacs à fleur en bois mais bien de cercueils surplombés d’arbustes. J’avais gardé des souvenirs plus frappants de Fluxus. Trois salles auront finalement peu surpris : celles dévolues à Bianca Cassady (Cocorosie) et à Devendra Banhart, parce que tout ce qu’on y voit y correspond à ce qu’on trouve dans leurs vidéos, pochettes, livrets, mises en scène ; celle consacrée à Pete Doherty parce que ses canevas blancs sont maculés de sang et décorés de seringues. Bref. Ce sont finalement les musiciens sexagénaires ou presque qui s’en sortent le mieux. Je pense aux arbres de David Byrne (déjà vus chez McSweeney), l’installation de Brian Eno, la vidéo de Laurie Anderson, les néons de Alan Vega, les photos de Patti Smith et des Residents.
Comme je m’y attendais, le tout est assez inégal, allant du discret au pas mal en passant par l’infâme. Dans ce dernier domaine, la palme revient d’ailleurs aux trois croûtes du local de l’étape, Bent van Looy des pitoyables Das Poop. Yoko Ono aura réussi la gageure de passer inaperçue : c’est elle qui décore le hall d’entrée et je ne me suis rendu compte qu’en sortant qu’il s’agissait d’une parti de l’expo et trois heures après la fin de la visite qu’il ne s’agissait pas de bacs à fleur en bois mais bien de cercueils surplombés d’arbustes. J’avais gardé des souvenirs plus frappants de Fluxus. Trois salles auront finalement peu surpris : celles dévolues à Bianca Cassady (Cocorosie) et à Devendra Banhart, parce que tout ce qu’on y voit y correspond à ce qu’on trouve dans leurs vidéos, pochettes, livrets, mises en scène ; celle consacrée à Pete Doherty parce que ses canevas blancs sont maculés de sang et décorés de seringues. Bref. Ce sont finalement les musiciens sexagénaires ou presque qui s’en sortent le mieux. Je pense aux arbres de David Byrne (déjà vus chez McSweeney), l’installation de Brian Eno, la vidéo de Laurie Anderson, les néons de Alan Vega, les photos de Patti Smith et des Residents.
En vérité, ce qui fait de cette visite une expérience très plaisante est une petite salle, sorte de cul-de-sac au bout du monde bozarien, où une longue toile blanche pend sur un mur devant lequel on a disposé quelques poufs où l’on peut se coucher. Disposition parfaite pour profiter d’une sélection excellente et frappant de vidéos musicales. Il ne s’agit pas des meilleures vidéos de l’histoire d’un point de vue technique, ce n’est pas une compilation squattée par Landis, Gondry, Jonze, etc, non, et c’est ça qui est bien : c’est visiblement le choix d’un connaisseur du cinéma expérimental et bricolo qui a élaboré ici une liste qui va comme un gant au thème de l’expo puisqu’elle rassemble des moments qui lient le monde de la mise en image d’une chanson à celui de l’art contemporain. Il est franchement possible de se perdre là pendant un bon bout de temps, à mater et disséquer des machins parfois vraiment étranges (les souris de Pet Shop Boys, le… euh… pouf ( ?) ensorcelé des Belges de Sun OK Papi K.O., la sauce tomate de Renaldo & the Loaf…). On ne peut de toute façon que s’incliner devant quelqu’un qui choisit d’inclure deux Derek Jarman (pour The Smiths et Throbbing Gristle). Et je pense bien que celui qu’on doit remercier n’est pas le commissaire Sans mais bien Xavier Garcia, qui, sauf erreur de ma part, en plus de s’occuper du ciné au palais des beaux-arts, est aussi derrière deux aventures musicales plus qu’intéressantes : l'improv' de Buffle, l'expérimentation platinesque (non, ce n'est pas du foot) de Saule et de Géographique – il y en a peut-être bien d’autres en plus mais je ne suis plus trop à jour. Merci à lui…