Quelques notes du dimanche

• Lu la semaine passée « Le stéréoscope des solitaires » de J. Rodolfo Wilcock, récemment réédité à L’imaginaire. L’écrivain italo-argentin est, selon Roberto Bolaño, un maître de l’humour noir. Il le prouve dans cette sorte de bestiaire composé de soixante-cinq récits inégaux mais qui font souvent rire aux éclats. En tout cas, si on se mettait à faire des matchs littéraires, le centaure de Wilcock détruirait celui de Borges même une patte en moins.

Gass à 100 contre 1, Vargas-Llosa, McCarthy à 50 contre 1, DeLillo à 25 contre 1, Pynchon à 20 contre 1. Oui, oui, le Nobel littérature c’est jeudi et, comme chaque année, vous pouvez parier chez Ladbrokes. Leur favori est Claudio Magris, 5 contre 1. Comme d’habitude, ils se trompent j’imagine.

• On parle à gauche et à droite (surtout à gauche, d’ailleurs) de la toute nouvelle Revue internationale des livres et des idées. Son édito / manifeste est disponible en ligne. Dans le monde anglo-saxon, on trouve sans problème des publications à large diffusion qui consacrent de longues pages à la discussion d’un seul livre. Ce n’est pas le cas par chez nous – il semble impossible d’écrire plus d’une demi page sur une œuvre sans utiliser des extraits d’interview histoire de masquer l’épaisseur papier cigarette de l’analyse- et c'est, semble-t-il, ce vide que cette nouvelle publication voudrait combler. Bonne nouvelle a priori mais je reste, pour ma part, sceptique. La fiction est presque totalement absente – un comble lorsqu’on prend Bookforum ou TLS comme modèle- et j’ai un peu l’impression que de toute façon ce qui sera décortiqué, c’est les textes de fiction politique où le politique est plus important que le fiction. Par ailleurs, l’ensemble à une forte coloration New Left. On peut se demander si après 50 ans il ne serait pas temps de passer à autre chose : le mouvement est né dans les années ’60, la culture war opposant ses tenants à des gens comme Roger Scruton est vieille de vingt ans, et tout ce que je lis aujourd’hui me semble bloquer à cette époque. Et le renouveau ?

• Je m’apprête à lire « Le bal des vipères », le dernier Horacio Castellanos Moya traduit en français, et voilà que j’apprends grâce à l’intéressant article de Pagina12 qu’un nouveau vient de paraître en Amérique du Sud. Dans une semaine, je pars à Barcelone puis à Madrid, je verrai s’il s’y trouve déjà. Et puis, tant qu’à faire, il faudrait que je me procure le nouveau recueil de nouvelles de Vila-Matas ainsi que « Porque parece mentira la verdad nunca se sabe », le classique de Daniel Sada dont la seule copie que j’ai eu en main était dans un état pitoyable. J’espère avoir plus de chance cette fois-ci.
(J'espère également pouvoir faire oublier les faiblardes mises à jour dela semaine écoulée dès demain. Fausto était -est toujours- sur les rotules et n'a pas su assurer le service habituel. Sorry.)

 

4 commentaires:

  1. Anonyme said,

    Je verrai bien Roth pour le Nobel, je ne sais pas pourquoi mais je le sens presque bien... m'étonne que Jim Harrison soit pas plus en vue que, par contre.
    Fausto, si jamais dans ton périple madrilène, tu passes chez "Stop Renato", calle San Bernardino, juste au bout de la Gran Via, du côté de la place d'Espagne, bois une Mahou à ma santé! C'est ma tournée... normalement Renato ne devrait pas avoir oublié... en principe...

    on 5:31 PM


  2. Anonyme said,

    Essaie aussi le bar-librairie bien mode mais avec une belle sélection de livres, tenu par le très sympathique Diego : www.elbandidodoblementearmado.com/
    (calle apodaca 3).

    Pour la revue, bien que ça ne me dérange pas qu'elle reste centrée sur le politique, j'espère aussi qu'elle s'ouvre vaste à d'autres choses qu'au monde anglo-saxon uniquement. Mais enfin, c'est assez prometteur !

    on 9:13 PM


  3. Olivier Lamm said,

    marrant je rentre juste de madrid (ah la casa encendida) les bouquinistes sont beaux, je suis triste de ne pas pouvoir lire le substrat hispanique.

    on 11:24 AM


  4. Ah, oui, La casa encendida, c'est bien. Il y a quelques chouettes bouquinistes � Madrid, mais dans l'ensemble, la paysage est plus morose que celui d'une ville de province fran�aise: tout est domin� par le duo infernal Fnac / Casa del Libro, o� les livres sont abim�s et les employ�s des ignares. Heureusement, il ya La Central et quelques r�sistants plus petit mais quand tu y restes quelques semaines / mois, le tableau est d�primant. pourtant, les suppl�ments litt�raires des quotidiens sont vachement bien, et on sent une culture du livre assez vibrante. Allez comprendre...

    on 1:32 PM


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