Fermeture pour voyage





On se revoit mi-août pour une rentrée qui s'annonce chargée.

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Laura Warholic

Pas beaucoup d’activité par ici pour le moment, mais je suis certain que vous ne le regrettez pas: ça semble être le cas partout et pour tous depuis le début des vacances scolaires (les internautes sont-ils essentiellement étudiants ou profs ?). Avant un arrêt complet de deux semaines début août j’espère quand même poster deux ou trois notes. En attendant, j’évoque le « Laura Warholic » de Alexander Theroux sur le Fric-Frac Club. N’hésitez pas…
Eyestones, érudit vieille mode, vétéran du ‘Nam et journaliste improvisé écrit chaque mois une colonne très controversée sur le sexe pour le journal d’un certain Warholic, gros porc et fier de l’être. Il se prend de pitié plus qu’il s’éprend de l’ex-femme de son patron, laide, infidèle, conne, menteuse, sale. Il veut l’améliorer mais à travers ses propres défauts, c’est impossible. C’est tout ce qu’il y a là-dedans narrativement. Qui connaît Theroux sait de toute façon qu’on va chez lui surtout pour qu’il nous saoule à la dive bouteille des mots. « Faire des phrases c’est comme créer des bijoux » a dit Theroux. Et il est difficile de ne pas admirer ses joyaux.

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15 juillet 2003


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Bozar Rock

Mercredi passé, jour pluvieux qui se prêtait bien à ce genre d’activité, je suis allé aux palais des beaux-arts pour zieuter l’expo It’s not only rock’n’roll, baby mis en place par Jérôme Sans, l’ancien directeur du palais de Tokyo à Paris, actuellement en charge du Centre for contemporary Art de Pékin. Il s’agit de mettre en évidence les liens entre le monde de l’art et les musiciens rock, dont beaucoup sont en effet issus d’écoles artistiques.

Comme je m’y attendais, le tout est assez inégal, allant du discret au pas mal en passant par l’infâme. Dans ce dernier domaine, la palme revient d’ailleurs aux trois croûtes du local de l’étape, Bent van Looy des pitoyables Das Poop. Yoko Ono aura réussi la gageure de passer inaperçue : c’est elle qui décore le hall d’entrée et je ne me suis rendu compte qu’en sortant qu’il s’agissait d’une parti de l’expo et trois heures après la fin de la visite qu’il ne s’agissait pas de bacs à fleur en bois mais bien de cercueils surplombés d’arbustes. J’avais gardé des souvenirs plus frappants de Fluxus. Trois salles auront finalement peu surpris : celles dévolues à Bianca Cassady (Cocorosie) et à Devendra Banhart, parce que tout ce qu’on y voit y correspond à ce qu’on trouve dans leurs vidéos, pochettes, livrets, mises en scène ; celle consacrée à Pete Doherty parce que ses canevas blancs sont maculés de sang et décorés de seringues. Bref. Ce sont finalement les musiciens sexagénaires ou presque qui s’en sortent le mieux. Je pense aux arbres de David Byrne (déjà vus chez McSweeney), l’installation de Brian Eno, la vidéo de Laurie Anderson, les néons de Alan Vega, les photos de Patti Smith et des Residents.


En vérité, ce qui fait de cette visite une expérience très plaisante est une petite salle, sorte de cul-de-sac au bout du monde bozarien, où une longue toile blanche pend sur un mur devant lequel on a disposé quelques poufs où l’on peut se coucher. Disposition parfaite pour profiter d’une sélection excellente et frappant de vidéos musicales. Il ne s’agit pas des meilleures vidéos de l’histoire d’un point de vue technique, ce n’est pas une compilation squattée par Landis, Gondry, Jonze, etc, non, et c’est ça qui est bien : c’est visiblement le choix d’un connaisseur du cinéma expérimental et bricolo qui a élaboré ici une liste qui va comme un gant au thème de l’expo puisqu’elle rassemble des moments qui lient le monde de la mise en image d’une chanson à celui de l’art contemporain. Il est franchement possible de se perdre là pendant un bon bout de temps, à mater et disséquer des machins parfois vraiment étranges (les souris de Pet Shop Boys, le… euh… pouf ( ?) ensorcelé des Belges de Sun OK Papi K.O., la sauce tomate de Renaldo & the Loaf…). On ne peut de toute façon que s’incliner devant quelqu’un qui choisit d’inclure deux Derek Jarman (pour The Smiths et Throbbing Gristle). Et je pense bien que celui qu’on doit remercier n’est pas le commissaire Sans mais bien Xavier Garcia, qui, sauf erreur de ma part, en plus de s’occuper du ciné au palais des beaux-arts, est aussi derrière deux aventures musicales plus qu’intéressantes : l'improv' de Buffle, l'expérimentation platinesque (non, ce n'est pas du foot) de Saule et de Géographique – il y en a peut-être bien d’autres en plus mais je ne suis plus trop à jour. Merci à lui…

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Mal être en mer

Dans « Nocturne de Chili », le père Lacroix profite d’une forte poussée de fièvre pour faire le bilan de sa vie. Dans « Correction », le narrateur s’intoxique à la lecture des papiers de Roithamer. En 1963, B.S. Johnson procède différemment mais ça se ressemble. Il s’embarque sur un bateau de pêche en partance vers la mer de Barents afin de rassembler ses souvenirs. Il ne s’agit pas de travailler, de sortir le poisson, de vider les filets, de les nettoyer. Il ne s’agit pas non plus de s’éloigner du quotidien pour penser plus tranquillement à son passée. Non, il s’agit de se rendre malade. L’air de la mer ne réussit pas à Johnson. L’odeur du poisson qu’on éviscère, sans doute pas plus. Que dire de la tambouille ? Et la bière du commandant, sur son estomac ? Gageons qu’il le savait avant d’embarquer. Le mal favorise un délire presque fiévreux, cette presque fièvre s’approchant de la folie. Elle lui permet de se raconter dans un délire de 202 pages, interrompu que de temps à autres par quelques anecdotes de sa vie de touriste, à bord parmi les travailleurs. Chaque Johnson semble avoir sa forme propre, ce qui explique à la fois son importance et son peu de succès public. Ici, une sorte de logorrhée, histoire de cracher sa bile. Pas de grands récits, d’auto-mythologie. Johnson ne s’aime pas ou ne sait pas vivre avec lui-même et ça se lit. L’enfance évacuée pendant le blitz, les années de souffrance scolaire. Dépression. Et quand il s’agit de vivre, adulte ? Baises minables, bibines soutenues, absence d’intimité, sans prétention de grandeur sociale. Dans son délire, c’est ainsi que Johnson est. Et probablement l’était-il vraiment. Le seul moment de lumière, de véritable lumière – parce que le rire froid comme la mort entraîné par l’auto-dérision de Johnson compte sans doute comme répit mais certainement pas comme lumière – le seul et véritable moment de lumière vient dans ces quelques lignes où Johnson swingue avec le jazz. Mais même à ce moment-là on a du mal à vraiment penser qu’il y a là un espoir de rémission : on sait que si le swinging London swingue, ce n’est pas en swinguant jazz, même petit blanc. L’heure est déjà à autre chose et on sait qu’en 1973, Johnson tire sa révérence. Mais là, il est toujours bien là, dans ces pages là. On n’a pas droit à 27 cartes à battre, à un système comptable ou à un texte plus troué qu’un fromage suisse. Pour se raconter, il n’a besoin que de sa mémoire qui balbutie, se désordonne. Il s’interpelle, se reproche ses désordres, ses sauts d’une époque à l’autre, ses erreurs, ses confusions. « Chalut », puisqu’il faudra bien donner un nom à ce machin à un moment donné, sonne comme un enregistrement des confessions d’un mauvais orateur, malade ou saoul, qui, par la grâce du transfert à l’écrit prouve une nouvelle fois que ces hésitations sont celles d’un écrivant de première bourre. Tout cela serait presque d’un bernhardien substituant la haine du pays pour la haine de soi. Ou un truc du genre. Bonheur de l’impudeur. Enfin bref. Tout ça pour dire qu’à chaque Johnson, c’est un nouveau Johnson vraiment nouveau et vraiment Johnson et que 35 ans après son suicide chaque découverte est une belle découverte. Que dire d’autre ? Que demander de plus ?

B.S. Johnson, Chalut, Quidam, 18€

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Une place au soleil holywoodien

Si vous cherchez sur le web francophone quelque chose sur Steve Erickson, vous tomberez sur des liens amazon, priceminister, lelibraire et vous y apprendrez qu’il est né en 1940 – il est né en 1950. Avec un peu de persévérance, vous atterrirez sur des blogs inconnus aux noms bizarres (Player pianoblog, Creamy & Delicious) pas toujours mis à jour avec fréquence (hein, Pugnax). Vous en conclurez donc qu’Erickson est culte. C’est vrai, et c’est malheureux. J’ai lu il y a peu « Laura Warholic » de Theroux et « Omega Minor » de Verhaeghen et comptais en parler rapidement. Et voilà que je lis le dernier Erickson, « Zeroville ». Et voilà que la seule chose qui me reste à faire c’est d’abord d’évoquer ce livre. Mis à part « 2666 », ai-je lu un meilleur roman en 2008 ? Je ne pense pas.

Première page. Un jour d’août ’69, alors que la famille Manson s’occupe du cas Tate, un jeune homme, Ike, qui répondra bientôt au nom de Vikar, débarque à Los Angeles, crâne rasé, une image de Une place au soleil tatouée là où les cheveux devraient être : Montgomery Clift et Liz Taylor. Deuxième page. Dans un restaurant, un jeune gars croit qu’il s’agit de James Dean et Nathalie Wood dans La fureur de vivre. Son erreur lui vaut un plateau repas dans la gueule. Troisième page. Désespéré de se rendre compte que la ville du cinéma, Vikar se réfugie dans une salle où l’on passe La passion de Jeanne d’Arc de Dreyer. Sixième page. Il essaye de louer la chambre que Monty Clift occupa à l’hôtel Roosevelt mais doit se contenter de celle d’en face. Il se console en se souvenant que D.W. Griffiths est supposé hanter les couloirs de l’établissement.

« Zeroville » se déroule alors qu’il ne reste plus que quelques traces et souvenirs de l’âge d’or d’Hollywood et que l’industrie est en train de glisser vers la révolution indépendante, la mise à mort des grands studios. On sait comment ça finira : les trublions finiront par tomber dans les bras des comptables des vendeurs de pétrole. Vikar est un « cinéautiste » autodidacte. Il voit les films dans l’ordre où il tombe dessus, sans idée établie, ne saisissant pas toujours bien les frontières entre les genres – il rigole et appelle comédie des films tels que L’exorciste. Espèce de grand enfant un brin naïf et perdu, ayant une forte tendance à la violence, Vikar deviendra un peu par hasard monteur, ce qui le mènera à New York, Madrid, Cannes, Paris et Oslo. En dehors du cinéma, il ne s’intéresse qu’à Soledad, actrice ratée d’origine espagnole dont le père pourrait bien être Buñuel et sa fille, qu’elle délaisse un peu trop souvent, l’étrange Zazi. Et surtout, il est obsédé par un rêve qu’il fait toutes les nuits suivant le visionnage d’un film : une seule image figée, toujours la même, chaque jour un peu plus proche de son sujet. En elle, peut-être, se trouve la clé de son obsession pour le Film.

On avance dans ce livre en rigolant. Beaucoup. Il faut le préciser parce que ce n’est pas a priori évident avec Erickson. L’aspect sombre et dur de ses œuvres est toujours-là, en toile de fond, surgissant par éruptions soudaines, brèves mais désespérantes. Le reste du temps, le rire emplit l’espace grâce à un mélange de dialogue d’une absurdité rare (Vikar ne comprend jamais ce qu’on lui dit et ne parle qu’en sorte de slogans critiques lus et entendus ailleurs, qui ne lui viennent pas toujours au meilleur moment) et de piques à destination de l’usine des rêves. « Zeroville » est par ailleurs une sorte de compendium hollywoodien dans lequel il faut détecter et interpréter les références multiples – la plupart du temps, un film, un acteur, un réalisateur n’est pas nommé : il est décrit. Profondément érudit, le livre ne perdra pourtant pas en chemin ni ne frustrera le lecteur moins fin connaisseur de cet univers. Au contraire : pour Vikar, on comprend bien que les noms importent moins que les images. Ne pas saisir la référence revient à se retrouver dans la même situation.

Si, à la moitié du livre, on se dit qu’on est en train de passer un très, très bon moment, on se dit aussi que le moment est trop bon, trop amusant pour faire vraiment un excellent livre. Triste sire que je suis : je m’éclatais tellement que je me persuadais qu’il s’agirait d’une lecture entre deux autres plus consistantes. Quel con. Une fois le reset lancé par Erickson (les chapitres vont de 1 à 227 avant un reset lançant le décompte de 227 à 1), on se rend compte que derrière le roman définitif sur l’Hollywood des années ’70, il y a encore un, deux ou trois niveaux de lecture. Et c’est là qu’on retrouve l’Erickson qu’on connait depuis « Days between stations », avec la mise en avant du rêve de Vikar, ainsi que le développement d’un lien profond avec Zazi. Petit à petit, les théories affluent. La paranoïa s’installe. Comme Vikar le dira des films, « Zeroville » est un roman où chaque scène anticipe et réfléchit chaque scène. « Fuck continuity » en est le slogan. Je ne vais pas détailler ce que ça donne au niveau du récit, parce que je pense que le plaisir et la stimulation ressentis à la lecture viennent vraiment de la surprise. Permettez-moi juste d’évoquer isolément quelques aspects de ce roman.

  • L’idée que les grandes œuvres sont souvent celles qu’on rejette la première fois. « It’s like the first time I heard the second Pere Ubu album and throught it just blew completely, I thought anyone who liked it must be stupid and full of shit - and then for about a year it was practically the only album I listened to. It was the only album that made any sense at all. So why does that happen? The music hasn’t changed. The movie hasn’t changed. It’s still the same exact movie, but it’s like it sets something in motion, some understanding you didn’t know you could understand, it’s like a virus that had to get inside you and take hold and maybe you shrug it off - but when you don’t , it kills you in a way, not necessarily in a bad way because maybe it kills something that’s been holding you down or back, because when you hear a really really great record or see a really great movie, you feel alive in a way you didn’t before, everything looks different, like what they say when you’re in love or something - though I wouldn’t know - but everything is new and it gets into your dreams.”
  • “All the scenes of a movie are really happening at the same time. (…) Scenes reflect what has not yet happened, scenes anticipate what has already happened.”: B. S. Johnson aurait pu dire la même chose de “The unfortunates”, son roman non-relié dont le lecteur pouvait lire les 27 chapitres dans l’ordre qu’il désirait.
  • Vikar déteste la musique jusqu’à ce qu’il découvre le Punk, qu’il appellera « The Sound ». « It was never the Music at all, i twas always the Sound ; and though there’s no way for him to understand this, perhaps the Sound moves him now because, a little more than twenty years after its birth, the Sound has become about itself, the Sound is about its own truth and corruption in the same way that, a little more than twenty years after the Movies found their sound, there was a wave of movies about the Movies (…). When the Sound has circled to swallos its tail, it becomes a world of its own, god or no god, or in which Vikar is god – or in any event a god that kills fathers rather than sons.”
  • Est-ce qu’une église dépourvue de porte est une église où on ne peut entrer ou d’où on ne peut sortir ?


J’ai lu quelque part une critique qui soulignait le plaisir de lecture (à raison) avant de dire que le livre est sans doute moins riche qu’il ne parait une fois qu’on se met à y repenser. A mon sens, c’est tout à fait faux. Je crois qu’au contraire il faudra le relire pour vraiment saisir son exacte profondeur, probablement située quelque part entre Soledad, Zazi, les rêves, Jeanne d’Arc et Oslo. Je m’attends toujours à quelque chose de bon de la part d’Erickson, je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi fort émotionnellement, d’aussi drôle et d’aussi profond. En ajoutant à ses qualités déjà connues un humour ravageur sans rien perdre en richesse, Steve Erickson donne ici une nouvelle dimension à son œuvre dans un roman qui parvient à mélanger le ludique et le profond, le fast read et le contenu. On ne va pas du rire aux larmes, mais bien du rire au silence fasciné. Fausse leçon magistrale sur Hollywood, vraie mine a révélation sur l'obsession artistique. Honnêtement, je suis stupéfait.

Steve Erickson, Zeroville, Europa editions, $14.95

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Envol

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Intégrale du fragment

Fernando Pessoa est un écrivain qui n’existait pas avant de mourir en 1935. La vie lui a été insufflée dans les années ’40 avec la publication portugaise de quelques recueils mais ce n’est sans doute que quarante années plus tard que le Lazare portugais est revenu pour de bon. Sans nécessairement l’avoir lu, tout le monde connait « Le livre de l’intranquillité ». Assemblé à partir de fragments de textes retrouvés dans la fameuse malle que Pessoa laissa derrière lui, le livre fut publié pour la première fois en 1982, les textes organisés de façon thématique. La canonisation pouvait commencer.

Etant donné que la première version publiée contait de nombreuses erreurs de lectures et qu’on aurait retrouvé d’autres textes appartenant au projet, Richard Zenith établit en 1998 une nouvelle version. C’est cette édition de référence qui est communément disponible chez Christian Bourgois. Elle est considérée comme intégrale. Etrange à plus d’un titre. « Le livre de l’intranquillité » est un projet sur lequel Pessoa fit travailler Bernardo Soares jusqu’à sa mort. Il ne le termina jamais, ne rassembla pas les textes déjà écrits. Projet en cours d’élaboration, sans cesse changé, réimaginé. Comme pourrait-il donc être intégral ? Bien sûr, on comprend que cette intégralité est fragmentaire, qu’on entend par là que le livre rassemble tout ce qui est disponible. Il y a un autre aspect de cette dénomination qui me dérange : est-elle vraiment utilisable lorsqu’on sait qu’une large partie des textes rassemblés dans « Le livre de l’intranquillité » n’ont jamais été écrits par Pessoa / Soares pour en faire partie. Sur un peu moins de 500 fragments, à peu près 185 ne comportent pas, sur le manuscrit, la mention « Livre de l’intranquillité ». On suppose donc que c’est l’éditeur qui a choisi de les y inclure, puisqu’ils étaient de Soares et / ou partageaient esprit et ton de l’ouvrage. On fait confiance à Zenith mais on peut quand même se demander si cette option était la bonne. Aussi bien Zenith que Robert Bréchon et Eduardo Lourenço (qui présentent l’édition française) soulignent à raison que « Le livre de l’intranquillité » est un livre qui n’existe pas et qui ne saurait donc être fidèle au projet de son auteur. C’est tout à fait juste, mais ne peux, à mon sens, tout justifier. On pourrait au moins s’attendre à une explication plus circonstanciée du choix effectué. J’aurais pour ma part préféré un texte composé des seuls fragments spécifiquement destinés au « Livre de l’intranquillité », avec, pourquoi pas, les passages supplémentaire en fin de volume plutôt que mélangé au reste. Ce me semble a priori le plus sensé et le plus évident. Que Zenith ai choisi une autre option ne me pose sans doute de problème que parce que je ne sais pas pourquoi il a pris cette décision. Toujours est-il, et sans nier ni la qualité du travail de Zenith ni, Dieu m’en garde, celle des textes de Pessoa, que chaque fois que je vois le livre, je me demande si sur la couverture, plutôt que Fernando Pessoa« Le livre de l’intranquillité » - édition intégrale, il ne faudrait pas lire Robert Zenith« Réinvention du livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa » - édition gonflée. Que ça ne vous empêche pas de le lire, ceci dit.

Fernando Pessoa, Le livre de l’intranquillité, Christian Bourgois, 27€

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