Pour tout le reste, il y a...

Bien que je me sois éloigné une dizaine de jours, le silence tabula rasien n’était pas prévu. Je comptais profiter de quelques heures creuses pour finaliser l’un ou l’autre papier mais mon séjour madrilène fut finalement trop passionnant pour que je me laisse aller aux plaisirs du blogging. On relance la machine, avec, d’ici à jeudi, une note sur « Historia del llanto » de Alan Pauls. Entre temps, vous me pardonnerez de partager avec vous quelques emplettes espagnoles qui, je l’espère, motiveront quelques réflexions intéressantes ici dans les mois qui viennent.

A la librairie Antonio Machado (c/ Fernando VI), Jorge VolpiMentiras Contagiosas. Un livre de textes entre essai et fiction sur la littérature et plus précisément le roman. J’ai déjà pu voir qu’il considérait que Bolaño a écrit trois grands livres mais que le reste est médiocre – particulièrement les nouvelles. Il pense aussi que Aira fait de la sous littérature. Je suis assez impatient de voir plus en détails son argumentation là-dessus et sur bien d’autres choses. Volpi est sans doute le plus littérairement classique et conservateur de la fameuse crack génération mexicaine.

A la librairie Fuentetaja (c/ San Bernardo), je me suis laissé aller. Auteurs divers – Mutantes, Narrativa española de última generacíon. Anthologie de la jeune génération d’écrivains espagnols. Parce que de ceux-là on ne connaît rien chez nous. Agustín Fernández MalloNocilla dream et Nocilla experience. En pleine explosion médiatique, le deuxième de ces titres est acceuilli plus comme un artéfact de pop music que comme un livre. On en a dit beaucoup de bien en Espagne. César AiraLas aventuras de barbaverde. Aira est un classique (Nobel 2020 selon Fuentes) frappadingue, je ne pouvais pas laisser passer son nouveau (et gros – pour lui) roman. Toujours dans les classiques : le dernier recueil de Juan VilloroLos culpables.

A la Central (Ronda de Atocha), Javier CalvoLos ríos perdidos de Londres. Je ne savais pas si et par où me lancer dans son travail. Le titre de ce livre – emprunté à une des plus belles chansons de Coil-, sa dédicace à ce groupe et à son chanteur décédé peu avant la publication ainsi que la présence de nombreuses références à leur immense œuvre dans le dernier texte m’aura convaincu de l’acheter. On verra.

Dans un gros bidule infâme (sur lequel j’ai dû me rabattre car les libraires indépendants faisaient le pont – jeudi et vendredi fériés, rideaux fermés samedi – et je ne le savais pas). Antonio OrejudoFabulosas narraciones por historia. Salué par des nombreux écrivains de qualité à sa publication il y a quelques années, récemment réédité chez Tusquets. Encore une façon de mieux connaître ceux qu’on connaît mal – c’est-à-dire les générations post Vila-Matas, Marías, Muñoz Molina, etc… Et, enfin, les deux premiers titres de la fameuse trilogie de Juan GoytisoloSeñas de identidad et Don Julián. Mon castillan ne sera peut être pas à la hauteur.

 

2 commentaires:

  1. Le problème de Volpi, c'est qu'il veut écrire des best-sellers à l'américaine et que en fin de compte il rentre en plein dans la catégorie des auteurs que critique Bolano dans son texte "les mythes de Cthulhu" (in le gaucho insupportable), ceux qui sont dans la clarté et la lisibilité la plus limpide. En définitive, c'est un romancier bien propre mais qui ne demande à son lecteur de ne faire aucun efforts et c'est bien dommage.

    on 11:50 AM


  2. Tout à fait. Il est parti d'un manifeste plus radical que ce qu'il fait vraiment. Il y a aussi chez lui une volonté d'écrire des fictions
    politiques et engagées et il semble juger que, pour faire passer le
    message, il faut que tout soit clair. Mais pour ce que j'ai lu ici ou là
    ces dernières années, ces textes sur d'autres écrivains sont souvent
    intéressants.

    on 10:17 PM


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