Aural Delight - iPod load runner

Première sortie pour cette nouvelle colonne tabula-rasienne. Comme les plus fidèles parmi vous le savent déjà, dans une vie passée, je me piquai de chroniquer des CD’s. Ma consommation musicale a radicalement décliné depuis, mais l’envie m’est venue d’abandonner le royaume littéraire une fois de temps en temps et évoquer les petits plaisirs auditifs qui résonnent dans ma tête. Ces notes apparaîtront toujours le dimanche, mais bien sûr pas chaque dimanche…

Pour la première, je me fais écho du message de Richard à Existence Machine et vous livre les 10 derniers morceaux à avoir été sélectionnés par mon iPod en fonction shuffle – normalement c’est 15, mais bon…. C’est plus facile que de choisir un thème précis.

1 Wolf Eyes - “Rusted mange”

Il y a maintenant deux ans ou peut-être trois, je ne sais plus, j’ai vu Wolf Eyes live à Hasselt et c’était juste grand. L’énergie, le volume, la passion, les morceaux, la salle, tout s’était marié pour faire de cette fureur noise la plus douce des musiques sur le moment même. Depuis, que ce soit leurs albums ou leurs collaborations avec, par exemple, Anthony Braxton, tout ça m’emmerde.

2 Marvin Gaye - “Let's Get it On”

Transition absolument parfaite! De l’ennui bruitiste le plus total, on passe au remède ideal. Candy for the ears, musique sublime, voix sublime. On peut en dire des clichés sur l’organe de Marvin qui fait s’humidifier votre tendre moitié – pas sans effet sur votre propre organe- mais dans beaucoup de stéréotypes, il y a une part de vrai…

3 The Sleepy Jackson“Don't Say”

Il faut aller voir au-delà du look très Adam and the Ants de Luke Steele. The Sleepy Jackson, ce sont des chansons pop baroques absolument parfaites. “Don't Say” ne déroge pas à la règle. Merci beaucoup à l’Australie: alors que les Flaming Lips semblent s’égarer, on a déjà trouver la relève.

4 Kazuki Tomokawa“Akai Porian

En novembre dernier à Gand, Tomokawa donna un concert trop bref (20 minutes ?) mais complètement retournant. Je désespère totalement de voir un aussi grand chanteur ignoré de par chez nous. Il chante presque de la gorge, avec une conviction et un engagement total, des morceaux folks aux paroles desquels on ne comprend rien – japonais oblige-, mais paradoxalement, ça n’empêche pas de se trouver complètement attrapé, piégé dans le monde poignant de ce monument.

5 Ghost“Motherly Bluster”

Deuxième japonais de la liste. Signé sur Drag City, Ghost est un des groupes nippons les plus connus dans le monde indé. Ce morceau est extrait du successeur du magistral “Hypnotic Underworld” et fait partie de ce que j’aime le moins dans leur catalogue : les petits bricolages folklo-hippie qui tournent en rond. Ils sont nettement meilleurs quand ils se lancent dans un long jam psyché ou écrivent un morceau à chantonner au coin d’un feu puant le patchouli. Mais bon, une chanson isolée n'est pas une bonne idée: Ghost s'apprécie sur la durée d'un album, c'est à la lumière de l'ensemble que les éléments prennent de la valeur.

6 Bark Psychosis“Burning The City”

Oui, oui, je sais, le classique est “Hex”, mais je préfère franchement “Codename: Dustsucker”, le petit dernier, dont ce titre – pas le meilleur- est issu. Le terme post-rock a été inventé pour eux, bien que leur son ne ressemble en rien aux Explosions in the sky et autres scories maléfiques qui donnent au genre une si mauvaise réputation. En fait, Bark Psychosis, c’est du My Bloody Valentine apaisé. “Codename: Dustsucker” est la bande son parfaite pour un long voyage en bus sous la pluie.

7 Blut aus nord“MoRT 7”

Rien à dire sur ce morceau absolument chiant. Si vous voulez vraiment du black metal avant-gardiste, une seule référence : “666 International” de Dodheimsgard. Gymnopédies oï-isées, indus darkthronisé, black hypersonique et électro goatlordisé, ça à la saveur d’un petit pain au pus. Odieusement délectable.

8 Squarepusher- “Rotate electrolyte”

Soit c’est moi, soit c’est lui. C’est le nouvel album, mais ça sonne comme en 2000. On n’avance pas et ça fait chier. Mettez Warp à la retraite.

9 Jim O'Rourke“Good Times”

Le maître. Sur les quinze dernières années, en matière pur bijoux pop, on n’a pas fait mieux. Jim O’Rourke est Dieu, ou quelque chose s’en approchant. J’ai appris avec un immense bonheur qu’il ne participerait plus à Sonic Youth : ça m’arrange, parce que, si son activité expérimentale n’a pas faiblit avec son implication dans la vieillesse sonique, ses chansons chorales ne se cachaient plus que chez Loose Fur, et ça sonnait franchement production du dimanche.

10 King Crimson “ProjeKct X: Heaven And Earth”

Robert Fripp déconstruit sa bête, et ça fascine plus que ça ne stimule. Maintenant, si on veut parler de “Red”

 

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