All the lonely people

Quel incroyable ennui ! Douglas Coupland n’a jamais été un grand écrivain, mais au moins a-t-il écrit l’un ou l’autre roman intéressant. Je pense surtout à « Génération X », livre et appellation qui définit certains de ceux qui eurent vingt ans à la fin des années ’80. Il y raconte la vie médiocre de trois jeunes en Californie, récit qu’il accompagne d’extraits de comics, de « pop art », de slogans et de définitions de termes pur eighties.

Son avant-dernier roman, « Toutes les familles sont psychotiques » était assez marrant, mais on ne sait pas si c’est dû à l’humour de Coupland où à un récit qui part en couille car il n’a pas su le maîtriser. Moyennement confiant, j’ai donc entrepris de lire sa toute dernière publication –toujours pas de traduction française à l’horizon.

Quelques années après « Girlfriend in a coma » -The Smiths-, Coupland reste un auteur pop : « Eleanor Rigby » est le titre qu’il a choisi pour son emmerdant bouquin. En fait, l’idée de départ n’est pas mal du tout : Liz est une femme seule, boulotte, peu bavarde. Sa vie est vraiment un long fleuve tranquille, entre son boulot et les soirées vidéos dans son petit appart’. Un beau jour, elle reçoit un appel de l’hôpital le plus proche : un jeune homme y est soigné aux urgences et il porte un bracelet avec son numéro de téléphone.

Tout ça a l’air bien mystérieux, mais dès que l’on apprend l’identité du type, ainsi que les deux, trois détails qui vont avec, l’intérêt disparaît assez rapidement. S’ensuit des moments de bonheurs doux amers, un drame, des révélations, un nouveau mystère, un nouveau drame, et un nouveau bonheur. On quitte Liz sans être bien sûr de ce qui va lui arriver, mais on s’en fout : Coupland n’a pas réussi à nous intriguer, à nous faire sympathiser avec ses personnages autrement que superficiellement tant il rajoute dans le mélo et le larmoyant. Et comme en plus, il n’a aucun style….

Douglas Coupland est sans doute un chouette type. Son problème, c’est qu’il aime les humains, mais n’arrive pas toujours à les faire aimer à ses lecteurs. On ne peut faire subir tous les drames que l’on veut à ses personnages, il y a un moment où ça lasse, surtout quand c’est, en définitive, l’unique ressort de sa fiction.

Douglas Coupland, Eleanor Rigby, Perennial, £7.99

 

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